Condensations d’œuvres réduites à leur toute première et à leur ultime phrase, avec entre les deux, à la place qui lui revient, une tierse tirée du plus près du milieu du texte original.

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• J. ANKER LARSEN  _  La Pierre philosophale
• G. BATAILLE  _  Histoire de l’Œil 
• J. CARRIERE  _  L’Epervier de Maheux
• L. DELVOLVE  _  J’ai donné ton Cœur
• U. ECO  _  L’Ile du Jour d’avant
• G. FLAUBERT  _  Madame Bovary
• J. GIRAUDOUX  _  La Guerre de Troie n’aura pas lieu
• F. HERBERT  _  Dune
• E. JALOUX  _  L’Escalier d’Or
• H. G. KONSALIK  _  Le dernier Prisonnier

 

Johannes ANKER LARSEN  _  La Pierre philosophale

 

   A travers la cour de récréation, la vie s’exhalait de jeunes et nombreuses gorges en cris d’allégresse, des pieds couraient çà et là, des bras s’agitaient.

   - Oh ! C’est horrible ! s’écria Peter.

   Et il ajouta pour lui-même : « Enoch marcha avec Dieu, puis il ne fut plus, car Dieu le prit. »

 

 

 

 

Georges BATAILLE  _  Histoire de l’Œil 

 

   J’ai été élevé seul et, aussi loin que je me le rappelle, j’étais anxieux des choses sexuelles.

   Nous évitions Simone et moi toute allusion à nos obsessions.

   Le quatrième jour, l’Anglais acheta un yacht à Gibraltar.

 

 

 

 

Jean CARRIERE  _  L’Epervier de Maheux

 

   La première neige de l’année tomba en abondance vers la fin de novembre.

   Tous les matins, avant de visiter ses malades, le docteur se donnait un peu d’exercice en ratissant les graviers de son jardin et, pommettes rouges, mains engourdies, goutte au nez, brûlait les feuilles mortes ; la fumée se perdait, presque invisible dans un ciel terne et froid dont le soleil n’avait pas encore dissipé les brumes.

   Le Haut-Pays ne pourra jamais lui offrir qu’une tombe ; au fond, il ne détesterait pas être enterré là-haut, devant cette sépulture sauvage, au large de laquelle, ce matin-là, on voyait le moutonnement bleuâtre des plateaux que recouvrait par endroits le derme sensible et profond des blés, dont la surface bougeait doucement, émouvante, caressée par la fuite perpétuelle du temps.

 

 

 

 

Laure DELVOLVE  _  J’ai donné ton Cœur

 

      Le rêve

             le rêve

                    le rêve 

               Il n’y a pas d’autre vérité.

   Mon cœur, à moi, connaît tout ça.

   Les cendres d’un seul cœur suffiront à nos ombres. 

 

 

 

 

 Umberto ECO  _  L’Ile du Jour d’avant

 

   « Toutefois je m’enorgueillis de mon humiliation, & puis que a tel privilege suis condamnez, je jouy presque d’un abjoré salut : je suis, de memoire d’homme, je crois, l’unique estre de nostre espéce a avoir faict nayfrage sur un vaisseau desert. »

   «  Copernic le situe à Frauenburg ; Reinhold à Mont Royal, ou Königsberg ; Kepler à Uraniborg ; Longomontanus à Copenhague ; Lansbergius à Goes ; Riccioli à Bologne.

   C’étaient des gens sans âme. »

 

 

 

 

Gustave FLAUBERT  _  Madame Bovary

 

   Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre.

   Cela prenait une tournure sérieuse.

   Il vient de recevoir la croix d’honneur.

 

 

 

 

Jean GIRAUDOUX  _  La Guerre de Troie n’aura pas lieu

 

   Terrasse d’un rempart dominé par une terrasse et dominant d’autres remparts.

   HECUBE           Enfin, vous allez nous la fermer, cette porte ?

   LE RIDEAU TOMBE DEFINITIVEMENT. 

 

 

 

 

Frank HERBERT  _  Dune

 

   Durant la semaine qui précéda le départ pour Arrakis, alors que la frénésie des ultimes préparatifs avait atteint un degré presque insupportable, une vieille femme vint rendre visite à la mère du garçon, Paul.

    « Ils ne sont pas très subtils… sur le plan politique. 

   - Alors que nous, Chani, nous que l’on nomme concubines… l’Histoire nous appellera : épouses. »

 

 

 

 

Edmond JALOUX  _  L’Escalier d’Or

 

   J’ai toujours été curieux.  

   Les lettres de Justin Nérac étaient curieuses, en effet ; je compris que l’ami de Valère Bouldouyr était un de ces hommes qui mettent dans leur conversation et dans leur correspondance ce qu’ils n’auraient jamais la force, ni la patience d’exprimer par une œuvre durable et qui donnent à ceux qui les entourent l’illusion d’un grand esprit, parce que cette illusion est plus sensible dans une présence vivante qu’en un froid et volontaire volume, incorruptible témoin des pensées de son auteur.

   Je compris alors que l’on n’atteint pas la sagesse en gravissant un escalier d’or et que la vérité importe seule au monde.

 

 

 

 

Heinz G. KONSALIK  _  Le dernier Prisonnier

 

   Plaqués au sol à l’ombre d’un pin aux branches basses, échevelés par le vent, ils surveillaient les toits de tuiles situés en contrebas.

   Leur descente vers le fond de la vallée dura près de deux heures.

   Une vie sauvée par l’amour.